Author:
Dat Marie-Ange,Guedat-Bittighoffer Delphine,Starkey-Perret Rebecca
Abstract
Nous souhaitons présenter dans cet article les résultats issus d’une étude quasi expérimentale qui s’est déroulée de 2019 à 2022. Elle a eu lieu dans des collèges français et a concerné 8 classes de 6ème, auprès d’élèves de 11 ans à 12 ans, soit près de 200 enfants et pré-adolescents. En effet, l’apprentissage des langues secondes (L2) en milieu formel pose souvent au moins trois problèmes récurrents : un plaisir d’apprendre irrégulier, la difficulté à s’exprimer oralement, et un niveau de maîtrise insuffisant comparé au nombre d’années d’apprentissage (Narcy-Combes & MacAllister, 2011). Une approche méthodologique, nommée approche neurolinguistique (ANL) par ses concepteurs (Germain et Netten, 2012) développée au Canada, a montré des bénéfices en réponse à ces problèmes portant sur la motivation et la production de l’oral (Germain, 2017). L’objectif général de notre travail est d’évaluer pour la première fois dans notre contexte éducatif, si une approche comme l’ANL qui privilégie l’acquisition de l’oral par l’implicite et le travail de la mémoire procédurale (Paradis, 2004 ; 2009) des apprenants permet l’acquisition des compétences langagières orales des apprenants d’anglais de sixième, première année du collège. L’enjeu ici est le suivant : est-ce qu’un apprentissage implicite de l’oral dans le cadre d’un enseignement extensif (4h par semaine) améliorerait le niveau moyen des élèves à l’oral ? Notre travail s’appuie sur une méthodologie mixte à la fois qualitative et quantitative auprès de 4 classes expérimentales qui enseignent l’ANL (après formation et suivi d’une année des enseignants) et de 4 classes de contrôle. Nous avons évalué la capacité de chaque élève à interagir oralement grâce à l’échelle d’évaluation OPI (Oral Proficiency Interview, Macfarlane & Montsion, 2016) dont l’objectif est d’évaluer la capacité à utiliser une langue oralement en situation réelle. Nous verrons que la modélisation liée à l’implicite permise par l’ANL améliorera l’utilisation de l’oral spontané en interaction chez des apprenants débutants de 11 à 12 ans.