Author:
Bestgen Yves,Piérard Sophie
Abstract
Les facteurs qui favorisent le choix d'un type d’expressions référentielles plutôt qu'un autre par l'auteur d'un texte et ceux qui aident le lecteur à en identifier le référent ont fait l'objet de nombreuses recherches. Celles-ci ont souligné l'importance du degré d'accessibilité de l’entité en question dans le modèle mental du discours. Dans ces travaux, le fonctionnement du syntagme nominal possessif a bien peu retenu l'attention. Au moyen d'une tâche de continuation de narrations, nous avons étudié l’effet du déterminant possessif sur la mention du personnage auquel il réfère et sur la forme grammaticale employée pour y faire référence dans les suites écrites par les participants. L’impact du facteur référentiel a été comparé à celui d’un facteur connu pour affecter ce dont on parle dans un discours et comment on en parle : la présence ou non d’une rupture thématique (dans la dernière phrase fournie aux participants). Les résultats indiquent que l'emploi d'un déterminant possessif n’a pas d’effet sur la mention du « possesseur » dans les suites, mais qu'elle influence la forme grammaticale qu’il prend quand il est réintroduit, une expression anaphorique peu spécifique pouvant être employée. Le facteur thématique présente le profil inverse : la présence d’une rupture affecte la mention du possesseur dans les suites, mais non le type d’expression employée pour y faire référence. Cette conclusion est valable tant pour le français que pour l’anglais où la possession est plus marquée grammaticalement.