Abstract
La théorie des humeurs renvoie l’analyste à une histoire de l’affect avant la lettre, plongeant dans les émotions primaires mal symbolisées, comme celles des sujets peu névrosés, en deçà de l’affect relié au langage. Si on ne veut pas céder à la facilité du fourre-tout des états-limites et des classifications simplistes du DSM, les névroses actuelles de Freud sont un des moyens de différencier les pathologies entre névrose et psychose, et certains troubles psychosomatiques. Leur noyau est constitué d’émotions qui ne sont pas liées à des fantasmes (sauf des protofantasmes originaires), mais déchargées dans des agirs, des somatisations ou des hallucinations. L’angoisse, la tristesse, la colère, la joie ou l’admiration, peuvent exister hors langage, comme des humeurs blanches, reliées à des traces perceptivomotrices très primitives. Elles forment le noyau traumatique des névroses actuelles, qui comprennent la neurasthénie, la névrose d’angoisse, l’hypocondrie, l’addiction et la psychose blanche. Pour l’illusrer, un exemple clinique de névrose d’angoisse sera donné, qui permettra de développer la stratégie du psychanalyste, lorsqu’il ne peut utiliser d’emblée un cadre analytique classique.
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