Abstract
La définition du traumatisme selon F. Lebigot (2009) souligne l’impact de l’effroi sur la psyché et le corps, en tant que « rencontre avec le réel de la mort ». La phénoménologie nous invite à nous attarder sur cette question de « se voir mourir » et les modifications profondes que cette effraction va provoquer sur l’être-au-monde de la personne qui vient nous consulter. Les manifestations traumatiques et leurs déclinaisons dans la vie quotidienne sont autant de moments de rupture, de discontinuité et d’envahissement des éprouvés. C’est à travers le récit de Djamal et de Léonore que nous aborderons ces différents moments. Ces deux présentations cliniques, contrastées, nous font toucher, de près et de loin, les vécus et leur métamorphose narrative. Que la langue soit « étrangère » ou non, la parole de l’un et de l’autre va tenter de donner forme, à la fois comme retentissement intérieur de la voix, mais également comme réflexivité et saisie d’une altérité. Dans ce face-à-face renouvelé et imprévisible de chaque séance, « quelque chose » va se nouer, se rythmer, résonner, s’éprouver, comme autant de modulations créatives et d’affirmations existentielles.
Reference10 articles.
1. Barthélémy J.M. (2005). Dévisager…envisager, pour une approche phénoménologique du visage. Communication aux Journées d’études de l’école doctorale de l’Université de Savoie : « Le visage (plisser, grimer, blesser) ».
2. Charbonneau G. (2010). Introduction à la psychopathologie phénoménologique. Tome I. MJW Fédition. Paris.
3. La métamorphose de l’informe
4. Jover F. (2017). Aspects phénoménologiques du psychotraumatisme. Section 1. Chapitre 3. PageWeb : https://www.researchgate.net/publication/341286099_Aspects_phenomenologiques_du_psychotraumatisme
5. La Gestaltung de Hans Prinzhorn