Abstract
Cet article investigue les enjeux de l’agir violent à l’adolescence en le considérant dans une perspective inter et transubjective. Il s’intéresse spécifiquement aux aléas de la transmission générationnelle inconsciente et aux enjeux d’un télescopage des traumatismes aliénant les éprouvés traumatiques des différentes générations. Pour ce faire, des adolescents en situation de migration ont été rencontrés avec la médiation de deux outils projectifs (Rorschach et TAT). Les répercussions de la transmission générationnelle inconsciente sur le processus de subjectivation ont été mises en lumière par l’étude de la qualité de la construction des trois instances idéales, le Moi idéal, l’Idéal du Moi et le Surmoi, et de l’articulation entre ces instances. Cette recherche met en évidence que l’agir violent à l’adolescence témoigne d’une transmission générationnelle en souffrance et met en lumière la manière dont la rencontre du traumatisme pubertaire avec les états traumatiques antérieurement vécus met en péril les processus de subjectivation.