Abstract
À partir des années 1970, plusieurs groupes de chercheurs, dont ceux qui fondèrent la revue Natures Sciences Sociétés, ont eu l’idée qu’il était nécessaire, pour répondre à la question environnementale, de dépasser les frontières disciplinaires. Nous proposons de comparer ici trois de ces communautés interdisciplinaires que nous qualifions de communautés épistémiques – l’Économie écologique, la Résilience des systèmes sociaux et écologiques, et la Political Ecology –, en présentant leurs trajectoires, les dispositifs qui les structurent et l’appréhension de leur diversité interne. Nous montrons que, si toutes les trois suivent plus ou moins la même temporalité, elles partagent le même diagnostic sur la nature de la crise environnementale mais appréhendent différemment les débats internes quant aux moyens de résoudre cette crise. Nos analyses montrent différentes manières de faire de l’interdisciplinarité : la Résilience des systèmes sociaux et écologiques constitue une forme de communauté épistémique à la fois souple et structurée, quand la Political Ecology est traversée de questions sur l’utilité même de la science et son rapport au politique et à la critique. L’Économie écologique paraît pour sa part tiraillée entre plusieurs courants, qui se distinguent selon leur rapport à l’orthodoxie économique.
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