Abstract
Dans cet article, nous vous proposons une étude croisée entre deux objets, la relique et le fétiche. Ils ont une finalité commune : l’enchâssement d’un reste angoissant. Alors que le pèlerin s’appuie sur l’objet pour ouvrir et accepter autrement cette vision horrifique (la mort), le fétichiste use de l’objet inventé pour boucher la menace de castration (sexuel) et ainsi en dénier sa réalité. Cette distinction s’explique par l’existence d’un dispositif reliquaire et de l’absence de dispositif fétichaire. Nous déplierons les formes et les fonctions de ces dispositifs. Enfin, nous questionnerons la pratique de certains patients endeuillés qui conservent des restes de leurs proches disparus. Dans un premier temps, cet objet détient une dimension secourable mais peut, si l’objet n’est pas abandonné ou sublimé, se risquer à une fétichisation.
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