Abstract
Le paysage est fondamentalement une expérience intérieure qui demande à être nommée, adressée et révélée. Cet article propose de penser le paysage non plus comme le rapport d’un sujet silencieux devant une étendue mais comme le lieu d’une imagerie en mouvement pour un sujet porté par son symptôme qui fera son paysage. L’hypothèse qui nous guide est que le symptôme produit son paysage et organise le lien à l’espace. Ce paysage est cependant, tout en étant ce qui m’est le plus étranger et inquiétant, ce qu’il y a de plus intime, l’espace de ce que Freud nomme l’Unheimlich, notion qui trouve ici un nouveau déploiement. À la suite, nous aborderons la clinique de la psychose qui nous montre une difficulté à habiter l ‘ espace, une impossibilité à constituer du paysage à entendre comme cette étendue de stabilité d ‘ un monde partageable avec autrui. Nous porterons aussi attention au temps adolescent qui dans un rapport renouvelé à l espace, participe d un processus de ré-invention par lequel le monde paysagé de l ‘ adolescent/e doit être « re-signifié », « reconnu » par et pour d ‘ autres regards.
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