Abstract
Les systèmes agricoles et alimentaires ont connu de profondes transformations durant les dernières décennies dans l’ensemble des pays industrialisés. Les territoires et exploitations agricoles se sont fortement spécialisés. L’usage d’intrants de différentes natures s’est intensifié. La part des produits animaux et des produits ultra-transformés dans nos assiettes a fortement augmenté. Cette dynamique de « modernisation » a induit une augmentation de la productivité des systèmes agricoles, permettant de réduire, puis de maintenir, la part de l’alimentation dans le budget des ménages. Mais les coûts associés à ces systèmes alimentaires sont très importants. L’alimentation représente aujourd’hui le quart des émissions de gaz à effet de serre dans notre pays. Le modèle de développement agricole « productiviste » adopté depuis plus d’un demi-siècle est à l’origine de perturbations majeures des cycles de l’azote, du phosphore, de l’eau. Il a fortement contribué à l’effondrement massif et brutal de la biodiversité, à la dégradation importante de la santé des sols. Par ailleurs, la part de valeur ajoutée captée par les agriculteurs n’a cessé de s’éroder au cours du temps. La durabilité sociale et économique d’un nombre important d’exploitations agricoles est aujourd’hui menacée. Face à ce constat, une transformation importante de nos systèmes agricoles et alimentaires doit être envisagée. L’agroécologie offre un cadre pertinent pour penser et mettre en œuvre cette transformation.
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