Abstract
L’objectif de cet article est d’analyser les rapports entre les sciences sociales et la montée en puissance de la cause animale. Retraçant la manière dont l’objet « relations humains-animaux » s’est constitué dans les contextes anglo-américain et français, je défends l’idée que l’évolution générale de ces recherches participe de la montée du zoocentrisme. Plus spécifiquement, j’analyse la manière dont les théories antispécistes et l’éthique animale, très influentes dans le monde anglo-américain, ont été reçues en France. Les critiques formulées à leur encontre par les universitaires en sciences sociales sont particulièrement étudiées. Je montre comment ces critiques contribuent – paradoxalement – à constituer l’éthique animale en point de passage obligé pour toute réflexion académique sur les rapports aux animaux, en lui offrant un nouvel espace éditorial, celui des sciences sociales.
Subject
General Earth and Planetary Sciences,General Environmental Science,General Agricultural and Biological Sciences,General Biochemistry, Genetics and Molecular Biology,General Social Sciences
Reference57 articles.
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