Abstract
À partir d’une analyse sociohistorique des modalités de production, d’amplification et de distribution du « progrès génétique » dans les productions animales, cet article étudie les manières dont des scientifiques et ingénieurs évaluent, retraduisent et redistribuent les propriétés naturelles et sociales des vivants afin d’en faire des biens échangeables. Sur la base d’une courte généalogie des marchés de la sélection et de la reproduction des vaches laitières, il montre que la mise en marché de la génétique animale passe par l’instauration d’un « progrès génétique » qui ne soit affecté ni par les contingences sociales, ni par les contingences naturelles et qui puisse ainsi circuler dans une diversité de situations qu’il contribue à unifier. Il montre ensuite que le gain d’autonomie vis-à-vis d’un large panel de contingences (sociales et naturelles) suppose et engendre l’instauration d’une forte hétéronomie à l’égard d’une infrastructure sociotechnique qui supporte l’existence d’un nouvel ordre.
Subject
General Earth and Planetary Sciences,General Environmental Science,General Agricultural and Biological Sciences,General Biochemistry, Genetics and Molecular Biology,General Social Sciences
Reference46 articles.
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