Author:
Balasse Marie,Keller Matthieu,Balasescu Adrian,Tresset Anne,Chemineau Philippe
Abstract
Ovins et caprins connaissent au cours de l’année des périodes de fertilité et d’infertilité pesant
fortement sur les élevages, avec des conséquences sur l’organisation du travail et la disponibilité des
productions. Des recherches visant à contrôler et maîtriser la reproduction des petits ruminants sont développées
afin de s’affranchir de ces contraintes saisonnières. Elles portent actuellement sur l’utilisation des
signaux socio-sexuels, comme une alternative aux traitements lumineux et hormonaux largement utilisés
par les agriculteurs pour induire et synchroniser l’ovulation des femelles, mais présentant des problèmes sanitaires,
environnementaux et sociétaux. « L’effet mâle », qui consiste en la réactivation de l’ovulation suite
à l’introduction d’un mâle parmi des femelles en repos sexuel, est incontestablement une solution d’avenir
intéressante pour la transformation des élevages actuels vers l’utilisation de techniques moins coûteuses,
sans incidence sur l’environnement et favorisant le bien-être animal. En poursuivant l’objectif d’extraire
l’éleveur de cette contrainte saisonnière, la recherche agronomique révolutionne un schéma millénaire. Plus
de 10 500 ans nous séparent des premiers moutons domestiques. Le caractère saisonnier des naissances
a pu peser fortement sur les élevages préhistoriques. Précisément, qu’en était-il ? L’archéozoologie est en
mesure d’écrire cette histoire : elle utilise la biogéochimie isotopique pour lire dans les dents des animaux
une information relative à leur saison de naissance. L’état des connaissances sur les moutons européens
du VIe au IIIe millénaire avant notre ère confirme des naissances saisonnées, survenant sur 3 à 4 mois,
plus tardivement aux latitudes élevées (59°N) qu’aux latitudes moyennes (43 à 48°N). La poursuite de cette
recherche devrait permettre de renforcer ces schémas globaux contraints par l’environnement, et de préciser
une variabilité imputable à des choix techniques. En décrivant cette trajectoire depuis les premiers temps
de la domestication, l’archéozoologie replace la recherche agronomique dans une perspective de très longue
durée. En outre, elle aidera peut-être à comprendre pourquoi la domestication a atténué mais n’a pas réussi
à faire disparaître le saisonnement physiologique de la reproduction chez les ovins domestiques.
Publisher
Editions des archives contemporaines
Cited by
2 articles.
订阅此论文施引文献
订阅此论文施引文献,注册后可以免费订阅5篇论文的施引文献,订阅后可以查看论文全部施引文献