État des populations des mammifères terrestres dans la Réserve de Biosphère de Luki (République démocratique du Congo)
Author:
Djami* Yvan Kwidja,Fonteyn* Davy,Ngabinzeke Jean Semeki,Meeys Mvuezolo Nyimi,Poulain Florine,Tipi Ernestine Lonpi,Vermeulen Cédric
Abstract
Description du sujet. La faune mammalienne de la Réserve de Biosphère de Luki en République démocratique du Congo est soumise à de fortes pressions anthropiques menaçant son intégrité. Objectifs. Cette étude vise à caractériser la diversité et l’état de conservation de la communauté animale mammalienne de la réserve, non documentés à ce jour. Méthode. Pour y parvenir, une grille de 40 pièges photographiques a été déployée au cœur de la réserve durant 90 jours sur une surface de 32 km2. En parallèle, un suivi journalier de l’activité de chasse de 50 chasseurs, issus de cinq villages situés en périphérie de la réserve, a été entrepris durant 63 jours. Résultats. Les relevés des pièges photographiques ont permis de répertorier 14 taxons de mammifères, identifiés au moins au niveau du genre, parmi lesquels le chimpanzé (Pan troglotydes), espèce menacée d’extinction. Quant aux tableaux de chasse, 18 espèces ont été capturées sur la période suivie. Parmi les principaux groupes d’animaux recensés selon les deux approches, les rongeurs viennent en tête avec respectivement 86,4 % des détections par pièges photographiques et 66,9 % des prises par les chasseurs. Les espèces de taille moyenne, comme les céphalophes, sont peu détectées et peu capturées. Comparée à d’autres aires protégées d’Afrique centrale étudiées avec des dispositifs et des taux d’échantillonnages comparables, la réserve de Biosphère de Luki apparait bien pauvre en termes de diversité des espèces de mammifères. Conclusions. Ces résultats semblent indiquer une forte altération de la communauté mammalienne résidant dans la Réserve de Biosphère de Luki, malgré la présence d’une petite population relictuelle de chimpanzés. L’absence d’espèces de taille moyenne à grande dans les tableaux de chasse et leur très faible détection par pièges photographiques montrent l’urgence d’accroître l’effort de surveillance et questionnent la politique de gestion participative de la réserve mise en place depuis près de 20 années.
Publisher
University of Liege
Subject
Plant Science,Agronomy and Crop Science,Geography, Planning and Development,Biotechnology,Forestry