Abstract
Cet article, issu d’une recherche doctorale, propose d’apporter des repères sur la dynamique de la biodiversité dans les jardins privés de La Réunion. Il s’agit d’interroger ici les conditions de production d’une biodiversité « cultivée », inséparable des modes d’habiter locaux, de savoirs et savoir-faire inscrits dans des héritages culturels, ainsi que des relations sociales tissées autour des jardins. L’approche propose l’étude d’une mesure du niveau de biodiversité à travers un protocole scientifique précis combinée à l’analyse des pratiques et des savoirs investis dans la création et l’entretien des jardins. Cette démarche permet d’évaluer l’impact de la transmission des savoirs des jardiniers et leurs interactions aux espèces vivantes. Elle s’appuie sur des entretiens avec les jardiniers et sur une expérimentation consistant en la création collective d’un jardin sur une parcelle en friche dans l’ouest de l’île à 350 mètres d’altitude et une enquête quantitative sur l’évolution des espèces de la flore et de la faune. Les premiers résultats de cette recherche révèlent un enrichissement du nombre d’espèces et la genèse d’une biodiversité « cultivée ».