Abstract
Cette contribution étudie le lien actuel entretenu par certains Aborigènes vivant en milieu urbain avec, d’une part, la rêverie (comprise comme technologie culturelle d’altération de conscience) et, d’autre part, le Dreaming (cette cosmologie propre aux cultures aborigènes d’Australie). Je postule, à l’aide de l’exemple ethnographique que constitue l’étude de la pratique du Dadirri au sein d’un groupe de parole indigène, qu’il existe aujourd’hui une réappropriation originale de ce lien qui prend racine dans un contexte culturel contemporain et postcolonial singulier. Au terme de cette démonstration, et à l’aune des découvertes mises en lumière, le texte interroge de manière rétrospective et innovante la fonction ancestrale du rêve et de la rêverie – et notamment sa fonction thérapeutique – au sein des cultures aborigènes d’Australie.