Abstract
Cet article interroge les logiques par lesquelles de petit·es producteur·rices biologiques élaborent des organisations alternatives du travail qui contestent les dualismes nature/culture, privé/public, emploi/bénévolat. À partir d’une enquête ethnographique conduite dans deux fermes maraîchère et d’élevage, il montre tout d’abord comment les acteur·rices font preuve dans leur travail d’un engagement politique et moral grâce à des pratiques de care envers les humains et les entités animales et végétales. Ensuite, il rend compte de la construction d’« économies de communauté », fondées sur la réciprocité et l’inclusion d’acteur·rices bénévoles, qui tendent à mobiliser davantage les femmes. Au terme de l’analyse, il apparaît que les idéaux défendus dans ces organisations alternatives du travail se trouvent mis à l’épreuve du temps et des nécessités économiques, conduisant les acteur·rices à (re)négocier les frontières des temporalités et des espaces du travail.