Author:
Koigny Kouadio Juslin Hervé,Diarrassouba Abdoulaye,Yelkouni Martin,Assie Djeyao Roy Hartman
Abstract
Le lac de Buyo en Côte d’Ivoire est un réservoir d’eau artificiel créé suite à la construction du barrage hydroélectrique de Buyo en 1981. Ce lac est exploité pour la production d’électricité et permet également aux populations locales de pratiquer la pêche. Malgré son importance socio-économique, le lac de Buyo est soumis à de nombreuses pressions anthropiques qui dégradent ses ressources halieutiques. En effet, ce plan d’eau est exploité par les communautés riveraines pour des activités de pêche. Le développement de ces activités s’est accompagné de l’installation de campements de pêcheurs sur les berges du lac, notamment à l’intérieur de la Réserve partielle de faune du N’zo contiguë au parc national de Taï (OIPR, 2006). Ces activités de pêche sont pratiquées en violation de la réglementation sur la pêche dans les eaux continentales en Côte d’Ivoire. Les sites de frayères, pour la plupart localisés à l’intérieur des limites de la Réserve du N’zo, ne sont pas épargnés et la ressource halieutique se fait de plus en plus rare (OIPR, 2014). La présente étude vise à analyser les facteurs impliqués dans la dégradation des ressources halieutiques du lac Buyo. L’approche méthodologique a consisté à réaliser des entretiens avec les différents acteurs de la gestion du lac de Buyo et à faire des observations directes sur le lac. Les résultats ont montré que les principales causes de la dégradation des ressources halieutiques sont liées aux mauvaises pratiques de pêche, à la mise en service du barrage hydroélectrique de Soubré en 2017 et au faible niveau d’application de la loi n°2016-554 du 26 juillet 2016 relative à la pêche et à l’aquaculture en Côte d’Ivoire, par les services de pêche. Le grand nombre de pêcheurs sur le lac, les conflits entre pêcheurs, la coupe des troncs d’arbres présents dans le lac et la diminution des précipitations sont également des causes relevées par les acteurs de la pêche. Ces activités humaines entraînent une diminution des produits de la pêche, une réduction de la taille des poissons, la disparition de certaines espèces de poissons et une augmentation de l’effort de pêche.