Affiliation:
1. Université de Montpellier
Abstract
Cette étude s’inscrit dans le cadre d’une thèse en sciences de l’éducation soutenue en 2018 à l’Université de Montpellier, en France. De nombreuses études mettent en évidence le traitement différencié à l’œuvre dans l’espace scolaire lorsque les élèves filles ou les élèves garçons transgressent les règles. Mais nous sommes nous collectivement interrogés sur les arguments mis en avant pour justifier ces comportements, pour leur donner une explication? Enseignants comme élèves se confortent dans des justifications conformes aux représentations sociales. Les élèves garçons transgresseraient par immaturité, par envie de « faire l’intéressant » auprès des pairs ou encore par manque de contrôle de leurs émotions, comme la colère. En revanche, et pour une même transgression, les interviewés expliquent les écarts de comportements des élèves filles par des réactions de défense (et non d’attaque), des problématiques personnelles – auxquelles elles seraient soumises – et un manque cruel de modération dans leurs réactions. On juge les garçons responsables mais également soumis à leur nature, on considère les filles victimes des situations de transgressions en les dé-responsabilisant de leurs actes. À partir d’un échantillon de 500 élèves et 29 enseignants, de la maternelle au lycée, c’est à travers une enquête en partie qualitative (entretiens et observations) que je propose d’interroger et de penser la transgression scolaire au prisme d’un mécanisme qui s’entretient continuellement, et qui montre comment la transgression est un analyseur du genre scolaire.