Affiliation:
1. Salzburg Universität
2. Université de Toulouse – Jean Jaurès
Abstract
Résumé
Les énoncés passifs ont traditionnellement fait l’objet, en français, d’études descriptives visant à distinguer
les emplois des auxiliaires être et se faire (Tesnière
1988; Le Goffic 1993; Riegel et coll.
1994; Le Bellec 2014). L’espagnol possède deux auxiliaires formellement
équivalents : ser et hacerse. Or, à la différence du français, leur emploi n’est pas concurrent
puisque hacerse est sémantiquement restreint à l’expression d’actions bénéfiques (e.g., Se hizo masajear
la espalda ; Il s’est fait masser le dos). L’objectif de notre étude est de comparer les moyens
grammaticaux et lexicaux utilisés en français et en espagnol pour thématiser le patient dans des actions désagréables, à l’oral.
Nos résultats montrent que les locuteurs francophones emploient le passif dans 59,3% des réponses, alors que les hispanophones
préfèrent des conceptualisations à la voix active où le patient-victime est marqué sous le cas grammatical d’un objet (37,5%). Au
sein des conceptualisations passives, le français montre une préférence pour se faire +
infinitif (78,9%) alors qu’en espagnol le patient-victime est thématisé à l’aide du complément d’objet
d’affectation introduit par la préposition « a » (58,8%). Notre étude montre que la thématisation du patient-victime est un trait
distinctif entre ces langues et suggère, dans ce domaine conceptuel, une saillance de la perspective passive pour le français.
Publisher
John Benjamins Publishing Company
Subject
Literature and Literary Theory,Linguistics and Language,Language and Linguistics
Reference34 articles.
1. Transitividad e intransitividad;Campos,1999