Abstract
Doit-on considérer que la nature serait le monde réservé des non-humains, tandis que la culture abriterait les humains, les seconds étant dotés de réflexivité, d’un sens moral, de droits et de la capacité à transformer leur environnement par la technique, contrairement aux premiers ? Doit-on opposer un monde des non-humains accessible par la science à un monde des humains accessible par les sciences sociales ? En mettant en cause l’idée d’une séparation radicale entre nature et culture et en relativisant la portée universaliste du concept de nature, l’anthropologie contemporaine a attiré notre attention sur le principe sous-jacent qui structure la pensée moderne occidentale en même temps qu’elle a donné à voir d’autres manières d’être au monde et de composer avec les non-humains. Cet article se propose donc de revenir sur la notion de « nature » et certains des débats auxquels elle a donné lieu, notamment sur le plan éthique et juridique, et interroge la possibilité de prendre en compte les intérêts des non-humains.
Subject
General Materials Science
Reference52 articles.
1. Afeissa H. S., Éthique de l’environnement. Nature, valeur, respect, Vrin, 2007
2. Afeissa H. S., La communauté des êtres de nature, Collection Dehors, 2010.
3. Bailly J.-C., Le versant animal, Bayard, 2007
4. Barbier R. et Trépos J.-Y., « Humains et non-humains : un bilan d’étape de la sociologie des collectifs », Revue d’anthropologie des connaissances, vol. 1/1, n° 1, 2007, pp. 35-58.
5. Bonneuil C., « Capitalocène. Réflexions sur l’échange écologique inégal et le crime climatique à l’âge de l’Anthropocène », EcoRev’, vol. 44, n° 1, 2017, pp. 52-60.