Abstract
Cet article s’intéresse au rôle joué par les associations locales d’aide aux victimes de l’amiante dans l’accès à l’indemnisation, notamment en ce qui concerne le choix entre Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (Fiva) et procès en faute inexcusable. Il s’inspire à la fois des littératures récentes portant sur les « intermédiaires du droit » et sur le rôle de l’« exculpation » dans les processus de victimisation, concept qui caractérise le fait pour des mouvements de victimes de se décharger de toute forme de responsabilité dans les malheurs survenus. En s’appuyant sur une quinzaine d’entretiens avec des responsables associatifs de trois associations d’aide aux victimes, l’étude montre comment la possibilité ainsi que nature des processus d’exculpation des responsables associatifs, pour la plupart anciens militants syndicaux, et impliqués à divers degrés dans « l’usage contrôlé » de l’amiante, influencent le choix des dispositifs. Cet article encourage alors à mieux s’intéresser au travail normatif des intermédiaires du droit effectué en interaction avec les victimes et les avocats pour comprendre comment se construisent les transferts de responsabilité relatifs aux processus d’indemnisation.
Subject
Management, Monitoring, Policy and Law,Geography, Planning and Development
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