Abstract
Cet article interroge l’image du montessorisme dans le champ de l’innovation pédagogique. Sur la base de discours collectés lors d’évènements portant sur ce thème et lors d’entretiens réalisés avec des éducateurs d’écoles privées dites « alternatives », il met en évidence la fonction d’étalon de l’approche Montessori, permettant aux acteurs de s’auto-situer dans l’espace des pédagogies alternatives. La mobilisation de références montessoriennes tient au fait que celles-ci offrent une caution « scientifique » aux pédagogies centrées sur l’enfant et à la critique corrélative de l’enseignement dit « traditionnel ». Néanmoins, les pratiques associées au montessorisme sont aussi mises à distance par certains acteurs, au travers de quatre types de critiques servant à s’en distinguer : l’élitisme ; l’individualisme ; l’immobilisme ; et l’instrumentalisme.