Abstract
Cet article s’intéresse aux processus d’encadrement démocratique d’associations à l’échelle locale dans le cadre de la mise en œuvre d’une politique publique. Le cas du revenu de solidarité active (RSA) et de l’accompagnement de ses bénéficiaires par différentes associations, appelées « opérateurs » par la collectivité, met en exergue les logiques par lesquelles la collectivité territoriale née en 2015 parvient à dominer le secteur associatif. C’est d’abord par des instruments de gestion contraignants pour les structures que la métropole parvient à orienter leurs activités et arbitrer entre tous les acteurs en présence. En retour, si la constitution d’un collectif d’associations aurait pu permettre une défense de leurs intérêts locaux, son institutionnalisation au sein des arènes décisionnelles a favorisé la modération des critiques formulées. C’est donc la participation des associations dans leur ensemble à la vie démocratique territoriale qui s’en trouve marginalisée, voire instrumentalisée par une collectivité en quête de légitimité.
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