Abstract
Cette contribution examine la mise en retrait des activités politiques d’une partie des personnes habitant un bâtiment public occupé par un mouvement social au Cap. Pour les leaders de ce mouvement, Reclaim The City (RTC), seule une occupation intense est en mesure d’infléchir la position de la municipalité quant à la fin des expulsions et à la production de logements sociaux au centre-ville. Néanmoins, en dépit de règles de vie contraignantes et d’un fort contrôle social, une partie des occupants et occupantes refusent de se joindre aux activités militantes. J’examine ce repli, que je qualifie de « mésengagement », qui transgresse les normes d’engagement fixées par les leaders de RTC. L’importance de la sphère privée, mais aussi la défiance à l’égard de ces leaders et le rejet du contrôle social, sont autant de motifs qui contribuent à éloigner les occupants et occupantes des espaces de militantisme.
Reference50 articles.
1. Adhikari Mohamed, 2005, Not white enough, not black enough: racial identity in the South African coloured community, Athens, Ohio University Press.
2. Anderson Leon, Snow David, 2001, « L’exclusion sociale et le soi : une perspective d’interactionnisme symbolique », Sociologie et sociétés, 33 (2), p. 13-27.
3. Auyero Javier, 2012, Patients of the State: The Politics of Waiting in Argentina, Durham, Duke University Press.
4. Ballard Richard (dir.), Habib Adam, Valodia Imraan, Zuern Elke, 2005, « Globalization, marginalization and contemporary social movements in South Africa », African Affairs, 104 (417), p. 615‑634.
5. Beaud Stéphane, Pialoux Michel, 2012, Retour sur la condition ouvrière : enquête aux usines Peugeot de Sochaux-Montbéliard, Paris, La Découverte.