Abstract
Introduction : En Guinée, des analyses sérologiques ont montré une absence d’anticorps chez des personnes déclarées guéries de la maladie à virus Ebola (MVE), réfutant ainsi leur diagnostic antérieur, ainsi que la présence d’anticorps chez des cas contacts qui n’avaient pas été diagnostiqués. Ces résultats ont entraîné des réflexions sur les implications que pourrait avoir leur annonce aux personnes concernées. But de l’étude : Les objectifs de cette étude sont d’identifier les enjeux de l’annonce de ces résultats dans le contexte sanitaire guinéen. Vingt-quatre personnes, guéries d’Ebola ou ayant une expertise en éthique ou en santé ont été sollicitées lors d’une série d’entretiens menés entre novembre 2019 et février 2020 à Conakry (Guinée). Elles ont présenté leur expérience en matière d’annonce médicale et leur avis quant à la pertinence de l’annonce de ces résultats sérologiques discordants. Résultats : Bien qu’elle soit une étape importante de la relation de soins, l’annonce médicale semble parfois négligée en Guinée. En outre, les opinions des interlocuteurs sont plutôt homogènes et favorables à l’annonce de leur maladie aux personnes séropositives au virus Ebola qui n’avaient pas été diagnostiquées. Mais leurs avis sont diversifiés quant à l’annonce d’une sérologie négative à des personnes déclarées guéries de la MVE. Ils suivent deux tendances, entre les survivants d’Ebola qui déclarent que l’annonce n’est pas souhaitable, et les spécialistes de l’éthique et les professionnels de santé, pour qui elle est préférable. Conclusions : Cette enquête montre que certains résultats biologiques méritent une réflexion critique avant d’être annoncés, notamment lorsqu’ils indiquent un nouveau diagnostic. Afin de décider d’une conduite à tenir face aux situations exposées, une deuxième expertise s’avérerait utile, en prenant en compte nos résultats et de nouvelles connaissances sur le virus.
Subject
Public Health, Environmental and Occupational Health