Abstract
Ayant mené de multiples thérapies familiales psychanalytiques auprès de familles qui ont adopté à l’étranger, l’auteur s’interroge sur la participation de l’argent à la création d’une nouvelle famille. La richesse, même relative, apparaît ici comme un facilitateur lors du processus initial : manquant pour l’une des parties (parents biologiques, orphelinat, pays), elle est suffisamment présente chez les parents adoptifs, de sorte que l’échange devrait être satisfaisant. Toutefois, nombre de fantasmes culpabilisants infiltrent le processus (achat, rapt, vol). S’ils sont combattus par les fantasmes concurrents d’altruisme ou de salvation, les néo-liens parents-enfants restent durablement entachés par les contenus précédents qui y circulent, induisant des affects de haine et des comportements punitifs. Ces écueils sont d’autant plus dangereux que l’adoption est plus tardive. La thérapie familiale psychanalytique permet d’en modérer les effets destructeurs.
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