Abstract
Les sciences sociales contemporaines se caractérisent par un abandon de la quête d’une véritable connaissance a priori non-relativiste. D’une part, les méthodes quantitatives et le positivisme méthodologique rejettent en général la possibilité de l’acquisition de ce type de savoir. D’autre part, les méthodes qualitatives et les approches herméneutiques, lorsqu’elles ne cherchent pas explicitement à obtenir des connaissances a posteriori , se caractérisent généralement par un apriorisme sceptique selon lequel l’adoption de n’importe quelle perspective ou cadre théorique est considérée valable. Cet article propose d’évaluer trois perspectives différentes sur la possibilité de la connaissance a priori en sciences sociales, c’est-à-dire celles de François Simiand (critique de l’apriorisme), Ludwig von Mises (partisan de l’apriorisme praxéologique) et de Georg Simmel (initiateur d’un apriorisme formaliste). Cette évaluation comparative permet de mettre en évidence la portée et les limites de l’apriorisme en ce qui a trait à l’acquisition de connaissances en sciences sociales. Elle permet, en dernière analyse, de rendre à l’apriorisme ses lettres de noblesse et d’ainsi faciliter son éventuel retour sous une forme qui échapperait au relativisme actuel.
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