Abstract
Malebranche et Leibniz affirment que Dieu a créé le meilleur des mondes possibles. Mais ces mondes possibles remplissent des fonctions argumentatives sensiblement différentes dans leurs théodicées respectives. S’ils s’accordent tous deux pour définir l’ordre d’un monde par la généralité de volontés divines, ils ont toutefois des conceptions distinctes de son unité. Les mondes malebranchiens peuvent exister dans le même espace alors que la maximalité des mondes leibniziens empêche une telle possibilité. Ces deux modes de composition des mondes règlent différemment le choix divin. Ainsi, les mondes malebranchiens visent uniquement à prouver la perfection de ce choix, tandis que les mondes leibniziens permettent également d’en démontrer la liberté et la contingence.