Abstract
Cette contribution examine l’apport original de Philon d’Alexandrie à la transmission d’une tradition de paradoxes décrivant la condition du sage, attestés dans des sources stoïciennes et repris dans le Quod omnis probus liber sit philonien. Deux questions relatives à la condition paradoxale du sage sont analysées : sa divinisation et le modèle de science qui la caractérise. Philon montre en effet une interprétation complémentaire, qu’il désigne comme « disjonctive », de la perfection du sage : il reprend les paradoxes stoïciens, mais change substantiellement le « paradigme conjonctif », qui, selon la célèbre analyse de Jacques Brunschwig, les sous-tend. Ce changement a lieu grâce à l’intervention d’une clé non seulement médio-platonicienne, mais aussi biblique : celle de la transcendance de la perfection divine.
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