Abstract
Diogène de Sinope se donne comme principe de falsifier les valeurs et d’aller à contre-courant de ses contemporains. Dès lors, on pourrait croire qu’il revendique dans sa conduite le paradoxe au sens de ce qui heurte l’opinion ; pourtant, il réfute cette qualification, afin d’insister sur l’adéquation entre son discours et son mode de vie, dans la continuité de Socrate, dont il ne reprend pas pleinement à son compte, néanmoins, les paradoxes sur la vertu. Avec le cynisme, le paradoxe ne se présente plus tant sous une forme propositionnelle que comme une attitude qui se traduit par des gestes à l’encontre des opinions : c’est son corps même que le cynique oppose à la doxa.
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