Author:
Dubois Sébastien,Pralong Jean
Abstract
Malgré son impact socio-économique, le crime organisé a encore peu intéressé la recherche en gestion. À partir de la critique des deux modèles dominants sur le crime organisé (bureaucratique et entrepreneurial) et de la sociologie wébérienne, nous proposons le modèle alternatif de l’organisation patrimoniale. Nous appuyant sur le cas corse, nous montrons comment ce modèle éclaire la façon dont les organisations criminelles résolvent les deux paradoxes organisationnels auxquels elles font face : l’apparente contradiction entre sécurité et flexibilité, et l’articulation entre temps court et temps long. Le modèle patrimonial repose sur la personnalisation du pouvoir, des contrats et des revenus, le statut des chefs (entendu comme leur capacité à faire peur), la légitimité (paradoxale) dont jouissent les organisations criminelles fortement ancrées dans un territoire qu’elles contrôlent. Nous concluons cet article en expliquant pourquoi le crime organisé corse, aussi puissant soit-il, n’est pas une mafia.
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