Author:
Ostermann Gérard,Lesœurs Guy
Abstract
La peur de l’autre, de la nature, du destin, de soi-même, de (se) souffrir, de (se) voir souffrir et la peur de (se) faire souffrir entraînent l’angoisse d’abandon avec en filigrane l’effroi devant la mort. Notre société occidentale actuelle semble vouloir estomper ou même éviter les souffrances de tous ordres dont il faudrait se libérer à tout prix afin de pouvoir jouir sans crainte et sans contrainte dans un Eden factice d’où seraient exclus les souffreteux, les vieux, les malades et les déshérités. Il nous a semblé intéressant de questionner cette peur de souffrir en l’apposant, voire en l’opposant, au décentrement de soi-même sur le mode actif-passif, altruiste-égoïste et pronominal. L’effort de « se souffrir » pris dans le sens de « se supporter » est le prérequis à s’imposer avant de s’occuper de la souffrance de l’autre. C’est tout le sens de l’introspection préalable à toute intention psychothérapeutique et même à tout acte de soin. En effet, si l’on n’a pas accompli une introspection longue, ardue et sérieuse, le risque majeur et délétère est de projeter sur l’autre souffrant sa propre angoisse devant la vie et la mort, ce qui majorerait la souffrance collective.
Reference14 articles.
1. 1. Coehlo P. L’Alchimiste, Editions Anne Carrière, 1994
2. L’effondrement psychique et sociétal : ne pas tomber en dessous de soi-même;Ostermann Gérard;Hegel,2022
3. La souffrance des adolescents
4. 4. Lesœurs G. Les personnalités invivables. Les comprendre et vivre avec. Editions du Dauphin, 2019.
5. 5. Hillesun E. Une vie bouleversée, la paix dans l’enfer. Points, 2013