Abstract
C’est en 1968 que Winnicott écrit son article sur l’utilisation de l’objet. Il y aborde le concept le plus ingénieux de son travail de psychanalyste, mais y utilise des mots comme destruction, survie, utilisation, qui à ce moment-là de la psychanalyse, sont difficilement compris. Il retravaillera son article jusqu’à sa mort. C’est à travers le travail analytique de N, que nous allons reprendre pas à pas les différents concepts abordés dans cet article difficile. Pour que le sujet puisse profiter pleinement de ce que peut lui transmettre l’objet, dit Winnicott, il va devoir apprendre à l’utiliser. Jusque-là, la psychanalyse s’est essentiellement centrée sur le sujet et ses mécanismes projectifs. Winnicott introduit ici l’environnement, et l’objet qui, pour pouvoir être utilisé, doit exister dans le monde réel, dans la réalité extérieure. L’objet doit donc d’abord pouvoir exister, mais il doit alors être détruit, et puis survivre à cette destruction. Ce n’est qu’ainsi qu’il pourra exister tout en étant en dehors de la zone de projection du sujet et qu’il pourra nourrir le sujet. Nous revisiterons les différentes étapes qu’implique l’utilisation. La relation à l’objet, la destruction, sa nécessaire survivance, et enfin son utilisation.
Reference8 articles.
1. Bienvenu J.P. (1995), « La relation d’objet et la rencontre analytique », Trans n°6, pp. 91-104, Montréal.
2. Construire autour d'un grain de sable. Intervention sur le rapport de Jacques Press;Charbonnier Gilbert;Revue française de psychanalyse,2008
3. J. (1989), « La construction de la réalité », Revue belge de Psychanalyse n° 15, pp. 23-34, Bruxelles.
4. La destructivité et les formes complexes de la « survivance » de l'objet;Roussillon René;Revue française de psychanalyse,2009
5. Patients limites, situations limites