Abstract
À partir de la guerre du Golfe et ses répercussions en 1990-1991, la présence de populations turkmènes en Irak commence à être perçue comme une ressource pour l’État turc qui y voit un outil de légitimation et de mise en œuvre de sa politique en Irak, et notamment vis-à-vis de la région kurde. L’État turc met alors progressivement en place un « transnationalisme d’État » [Waterbury, 2010], s’appuyant sur la communauté turkmène en Irak pour développer sa politique étrangère. Cet article vise à mettre en évidence comment cette politique est le fruit d’une convergence d’agendas entre acteurs bureaucratiques turcs, réseaux diasporiques turkmènes d’Irak en Turquie et partis politiques turkmènes en Irak. Cette coproduction transnationale de la politique étrangère, au croisement de dynamiques migratoires, diplomatiques et partisanes, favorise l’émergence d’un écosystème institutionnel dédié à la politique turque vis-à-vis de la communauté turkmène d’Irak.
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