Abstract
Il est question, dans cet article, de l’installation des Syriens depuis 2012 à Hayy Gharbe, une marge urbaine de Beyrouth. En l’absence de reconnaissance légale de leur statut de réfugié, je montre que le caractère irrégulier de ce quartier construit une dynamique propre de refuge, dans laquelle l’accès aux ressources locales dépend moins de l’activation de droits que d’un partage organisé de l’espace avec les habitants qui les accueillent. C’est à partir des infrastructures qui organisent la redistribution des ressources locales, et des logiques de capitalisation sociales qu’elles génèrent que j’analyse ce processus de refuge dans la ville sans droit(s).
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