Abstract
Qui accepte de nous parler ? À qui ne parlons-nous pas ? Revenant sur la quête de femmes engagées dans les milices chrétiennes pendant la guerre du Liban, cet article montre que l’accès aux ex-miliciennes et leurs récits est conditionné par leur position sociale actuelle, leur trajectoire à la sortie de guerre et les sentiments moraux associés à l’engagement passé. Certaines résistances à l’enquête témoignent de sentiments négatifs à son propos et les ex-miliciennes désenchantées se trouvent bien souvent hors de portée. Ces silences façonnent l’étude des désengagements miliciens, en écartant de l’enquête les devenirs biographiques de femmes aux désengagements peu heureux.