Demander l’école, approcher l’État

Abstract

Pendant la colonisation française, l’inégal accès à la scolarisation au sein du système français a tenu à l’écart la grande majorité des élèves algériens. Après la Seconde Guerre mondiale, leur part dans les écoles augmente sensiblement du fait de la mise en œuvre du plan de scolarisation de 1944, mais aussi de l’engouement des familles plus nombreuses à exiger l’inscription de leur enfant à l’école primaire publique. Cet article se propose, à partir des fonds de la sous-préfecture de Blida, d’analyser la scolarisation sur ce territoire situé au sud d’Alger à l’aune de la nature et du sens de pratiques familiales visant à faire valoir le droit de leurs enfants à l’école. Files d’attente dans l’espace public ou requêtes écrites à l’adresse des acteurs de l’administration locale, la demande d’école prend des formes variées. Elle fait entendre la voix des parents dans des démarches individuelles ou collectives, qui s’affirment comme acteurs et actrices à part entière de la fabrique de l’école.