Abstract
Le thème des préjugés raciaux est peu traité en science de l’éducation et dans l’histoire de l’éducation en France (Dubet, 1993), tel n’est pas le cas dans la recherche antillaise. Celle-ci souligne le fait que de l’abolition de l’esclavage à 1946 aux Antilles, l’école au service de la domination des élites n’éradique pas les discriminations raciales, mais contribue à les renforcer. Cet article entend poursuivre la réflexion sur l’étude des préjugés raciaux dans l’école et les familles en se focalisant sur la période des années 1950-1970. Il repose sur l’analyse de quatre enquêtes dans les familles antillaises, mais également sur des tests sociométriques et une observation participante dans deux collèges en Martinique. Il montre les effets de la longue durée sur la construction des préjugés raciaux, il met en évidence les rapports de pouvoir qui les sous-tendent, et donne à voir une perpétuation des stéréotypes raciaux dans la sphère familiale et scolaire dans la période 1950-1970.
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