Abstract
Cet article aborde comment l’usage de la catégorie Rom pour désigner les habitants d’un bidonville constitue un élément de décision de le résorber. En quoi cette catégorie est-elle constitutive des modalités de relogement ? Partant de ces questions, l’analyse se fonde en particulier sur l’étude d’un cas de résorption de bidonville en région parisienne, à Saint-Denis (93), dans les années 2010. En s’inspirant des travaux de Nancy Fraser relatifs aux théories de la justice (justice redistributive et justice par reconnaissance), cette étude établit la façon dont le projet initial d’une municipalité visant à offrir des logements dignes à des habitants de bidonvilles conduit in fine à produire des habitations spécifiques. Elle entend ainsi contribuer à montrer comment le traitement ethnicisant des bidonvilles, hier comme aujourd’hui, aboutit à produire des logements spécifiques et à routiniser des politiques discriminatoires.
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