Abstract
Les mères endossent le rôle de garantes de la santé de la famille et apparaissent, pour leurs filles, comme des initiatrices significatives aux domaines gynécologique et contraceptif. À travers une enquête sociologique, de type qualitatif, réalisée entre 2015 et 2021 auprès de jeunes femmes usagères de contraception orale, de leurs mères, de leurs partenaires et de membres du corps médical aptes à prescrire une contraception, cet article interroge la place des mères dans les parcours contraceptifs et gynécologiques des jeunes femmes et ce que cela traduit en termes de normes médicales et de genre. Le premier rendez-vous gynécologique, souvent motivé par une première prescription de pilule chez la ou le médecin de famille, relève d’un rite de passage pour les filles et de passation pour les mères. Pourtant, mères et filles sont dans des temporalités biographiques distinctes et le modèle médical des unes ne convient pas nécessairement aux autres. Oscillant entre soutien et intrusion, l’implication des mères témoigne du caractère perpétuellement féminisé de la gestion pratique et éducative de la contraception.
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