Abstract
L’étude de l’imagerie motrice, qui constitue un état cognitif dynamique de représentation interne d’un mouvement à partir d’une perspective égocentrée sans qu’aucun mouvement réel ne soit produit, a connu un développement considérable au cours des deux dernières décennies. Cet article a pour objectif de convaincre les psychomotriciens que la pratique de l’imagerie motrice est compatible avec la rééducation de certains troubles psychomoteurs tels que la dysgraphie développementale ou le Trouble de l’Acquisition de la Coordination (TAC). Il sera donc question d’expliciter au cours de cet article : 1- ce qu’est précisément l’imagerie motrice, 2- les principes qui soustendent ce phénomène cognitif complexe, 3- les conditions nécessaires à sa bonne pratique, et 4- les bénéfices que les psychomotriciens et leurs patients peuvent en tirer. Deux vignettes cliniques viendront illustrer pourquoi et comment utiliser cette technique de rééducation à la fois novatrice et prometteuse : novatrice puisque relativement peu connue de la part des professionnels de rééducation, et prometteuse puisque la mise en place de modalités thérapeutiques basées sur des preuves scientifiquement établies n’est pas monnaie courante en psychomotricité.