Abstract
La douleur chronique parasite deux fois : l’organe atteint et le sujet. Corps étranger, elle s’infiltre dans le corps propre et le rend à son tour étranger. La douleur est censée être un signal d’alarme à la source de stratégie de décision ; dans la douleur chronique, l’alarme déréglée fonctionne en continu. De parasite elle est devenue commensale, le sujet est douleur. Freud a eu du mal à discourir sur la douleur, qu’il définit comme une effraction de l’appareil psychique, et /ou comme une réaction à la perte d’objet. Il en parle aussi comme d’une pseudo-pulsion exigeant un travail de l’appareil psychique. De ce fait, contrairement à certaines coutumes qui différencient la douleur physique de la douleur psychique, je propose de considérer la douleur comme toujours et psychique et physique, située variablement sur un continuum somatopsychique. La douleur chronique qui s’installe sur le tard exige un travail de mort : le sujet réagit à une perte d’objet double, perte de la fonction de l’organe douloureux, et perdition de la vitalité.
Subject
Psychiatry and Mental health,Applied Psychology,Clinical Psychology
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