Abstract
En se fondant sur l’étude des relations qu’entretiennent l’administration pénitentiaire et ses prestataires privés au sein des partenariats public-privé introduits en prison au cours des années 1990, cet article éclaire les effets inattendus d’un processus de privatisation de l’action de l’État. Alors que de nombreuses recherches ont souligné l’expansion du marché au sein de l’action publique, le cas du ministère de la Justice révèle la dynamique ambivalente d’une marchandisation espérée, mais partiellement déçue. D’un côté, l’État coconstruit avec les entreprises privées le dispositif marchand afin de pérenniser leur présence sur ce secteur stratégique et d’assurer un minimum de concurrence. De l’autre, malgré une dépendance accrue vis-à-vis de l’oligopole de prestataires qui s’est structuré au fil des années, l’État tente de conserver sa place de régulateur et de décideur au sein de ses prisons en accroissant le contrôle de ses prestataires. Cette tension entre dépendance et contrôle aboutit à une politique de régulation en partie contraire aux croyances économiques qui avaient motivé la privatisation des prisons en première instance. Elle témoigne des contradictions et intérêts divergents au sein de l’administration qui, dans une politique publique en action, travaillent le mythe du marché et de ses vertus.
Subject
General Earth and Planetary Sciences,General Environmental Science
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1. Privatization as bureaucratization;Oñati Socio-Legal Series;2024-07-22