Le plomb, les voisins et les bêtes

Abstract

Deux cahiers d’un journal intime tenu par un fermier suisse des monts Ozarks se prêtent à l’analyse de la vie d’un fermier autour de 1840 dans cette région du Missouri. Célestin Guyenet vivait au sein de trois cercles : une industrie rurale plombifère dont il espérait le profit individuel en tant que fermier-mineur inséré dans des relations de marché, un voisinage complexe fait de solidarités communautaires et de contraintes sociales pesantes et la communauté anthropozoologique que constituait sa ferme, dans les relations de travail et émotionnelles entre humains et animaux. Un cas individuel comme celui-ci, qui révèle le possible à défaut du général, permet d’engager le débat sur la nature du monde rural étatsunien du premier xix e  siècle.