Abstract
Très présente médiatiquement et politiquement en France, la question des rapports entre la police et la population constitue un champ de recherche fécond. Cet article propose d’étudier la manière dont les jeunes, de divers horizons, construisent des représentations sur les forces de l’ordre. Ainsi, il s’agit d’analyser, à partir d’une perspective intersectionnelle, comment les contacts influencent les perceptions juvéniles de ce service public et, à travers lui, de l’État. L’enquête confirme le rôle prépondérant des contrôles d’identité dans les processus de socialisation à l’institution policière et à ses agent∙e∙s, en particulier pour les jeunes hommes racisés qui y sont confrontés. Elle met, par ailleurs, en évidence l’effet des contacts sollicités mais aussi des expériences indirectes racontées par des proches, notamment des jeunes femmes, dans le cadre de la prise en charge des violences sexistes et sexuelles.
Reference44 articles.
1. Amsellem-Mainguy Yaëlle, Arthur Vuattoux Arthur (2019).
« Sexualité juvénile et rapports de pouvoir : réflexions sur les
conditions d’une éducation à la sexualité ». Mouvements 99 :
85-95.
2. Astor Sandrine, Roché Sebastian (2013). Enquête “POLIS-autorité” :
Premiers résultats. Rapport à l'attention de l'Éducation Nationale.
3. Barbier Kathia (2016). Accessoires. L’invisibilisation des femmes
dans les procédures pénales en matière de stupéfiants, thèse de
sociologie, Université de Versailles- Saint-Quentin-en-Yvelines.
4. Becker Howard Saul (2012 [1985]). Outsiders : études de sociologie
de la déviance. Traduction par Jean-Pierre Briand et Jean-Michel
Chapoulie. Paris, Métailié.
5. Blanchard Emmanuel (2008). « Le mauvais genre des Algériens ».
Clio. Histoire, femmes et sociétés, 27 : 209-224.