Abstract
Au Burkina Faso, le marché de l’art africain est traversé de nombreux secrets. Y conduire une ethnographie révèle à l’ethnologue les paradoxes inhérents à sa démarche de recherche, visant notamment la diffusion de ces secrets. Résoudre théoriquement ces paradoxes et élaborer des solutions concrètes pour mener à bien une telle recherche permet de nourrir les débats actuels concernant la politique de la science ouverte. Cet article met en exergue les spécificités du registre de savoir des acteurs du marché et les modalités de sa circulation. Il insiste sur la valeur heuristique de la prise en compte, par le chercheur, des attentes des ethnographiés vis-à-vis du savoir coproduit et détaille les solutions mises en place pour diffuser ce dernier. Ce faisant, il propose des pistes de réflexion quant à l’équilibre à trouver entre dire (ou écrire) et taire.
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