Abstract
Cet article s’intéresse au risque et à sa gestion dans l’usage de Grindr, principale application de rencontres destinées aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). Si cette application se décrit comme un safe space , s’inscrivant par-là dans la filiation des lieux communautaires LGBT, les enquêtés interrogés la décrivent plutôt comme un espace d’incertitude, du fait de la facilité avec laquelle n’importe qui peut y accéder et s’y créer un profil. Ces incertitudes imprègnent le passage du virtuel au réel, et donnent lieu à de multiples stratégies visant à réduire les risques de tomber sur un individu mal intentionné. Cela joue à la fois sur le choix des lieux servant de cadre aux rencontres, mais aussi sur la manière dont ces lieux sont investis, qu’il s’agisse des espaces domestiques, cadre privilégié des rencontres sexuelles, ou des espaces publics et commerciaux. Ces stratégies apparaissent également à l’échelle urbaine, sous la forme de dynamiques d’évitement, dont les ressorts sociaux révèlent des représentations spatialisées et racialisées du risque homophobe.
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