Abstract
Dans cet article, nous nous concentrons sur les réflexions qu’Antoine Arnauld et Pierre Nicole consacrent au concept de « pensées imperceptibles », en soulignant à quel point ces réflexions sont liées à leur doctrine de la grâce et de la condition postlapsaire. Nous montrons à cet égard combien les débats métaphysiques de la première modernité sont inséparables d’un certain nombre d’engagements éthiques et politiques. En particulier, les préjugés de nos penseurs sur les capacités intellectuelles des non-Européens ne sont pas extérieurs à ce débat mais en sont, au contraire, le moteur.