Abstract
Pour mobiliser sur l’écologie, vaut-il mieux miser sur l’éco-anxiété et les sentiments moraux ou faire appel au registre positif de l’espoir et du désir ? Ce débat est actif tant dans le monde militant qu’au sein de la littérature académique. Cependant, un aspect reste trop souvent méconnu : la façon qu’ont les militants de mobiliser autrui est en rapport avec la manière dont ils se sont eux-mêmes mobilisés. En particulier, les stratégies et les pratiques de mobilisation peuvent être inconsciemment utilisées pour faire face à l’angoisse grâce à deux types de défense, les défenses de la position schizo-paranoïde et de la position dépressive, conceptualisées par Melanie Klein. Cet article propose de considérer l’action écologiste non pas comme une réponse mécanique à un affect donné, mais comme un processus mettant en jeu deux rapports distincts aux angoisses écologiques. La tâche des écologistes devient alors non pas d’actionner les bons leviers, mais de soutenir la capacité collective à naviguer entre ces deux positions psychiques.
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