Abstract
La Première Guerre mondiale fait de l’internement des civils un phénomène global et une expérience banale. L’Alsace-Lorraine présenta des formes particulières de la détention des civils. En effet, il s’agissait d’interner des citoyens de son propre pays. On distingue l’emprisonnement, de l’internement dans les camps et de l’assignation à résidence. Pour une femme, être reléguée à l’intérieur de l’Empire allemand impliquait différents statuts d’exilées. Invisibilisées par les sources, les Alsaciennes-Lorraines appartenaient à toutes les catégories sociales, culturelles et économiques de la Terre d’Empire. L’expérience collective de l’internement sembla unir les individus entre eux. Elle modela certains attachements qui doivent être replacés sur un spectre de sentiments d’appartenance.